IRCC

Interfaces routes-champs cultivés : la gestion différenciée des bords de route induit-elle des problèmes particuliers d'adventices dans les champs cultivés ?

Responsable scientifique.

Francesca DI PIETRO
dipietro@univ-tours.fr
UMR CITERES équipe IPAPE

Durée de recherche : 12 mois
(projet exploratoire)

Interview/

 Résumé

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Les emprises routières, par leur continuité et leur pérennité, représentent des habitats linéaires herbacés importants pour la conservation de la biodiversité (Viles & Rosier, 2001; Jacot et al, 2012), dans le contexte de raréfaction des corridors et des habitats herbacés pérennes typique des régions de plaine cultivée, où la surface en prairie permanente diminue de façon continue depuis plusieurs décennies. La gestion différenciée des bords de routes départementales (majoritaires depuis le passage des routes nationales à la gestion locale, en 2006) a été mise en place afin de conforter ce service écosystémique potentiel des emprises routières (voir ci-dessous le bref état de l'art).
Dans ce contexte, le Conseil Général d'Indre-et-Loire a mis en place en 2009 un entretien différencié des dépendances vertes routières départementales (accotement, fossé, talus, aires de repos, bassins d'orage et délaissés fonciers). Les objectifs sont de préserver la biodiversité, maintenir les corridors écologiques, prendre en compte les paysages ainsi qu'améliorer et homogénéiser les pratiques d'entretien en garantissant la sécurité des usagers.
Pour cela, les Services Territoriaux d'Aménagement sont tenus de faire un fauchage tardif, de restreindre l'utilisation des produits phytosanitaires à certains endroits et d'entretenir qualitativement les secteurs fréquentés par le public. Cela nécessite alors une information, une sensibilisation et la formation de l'ensemble des agents d'exploitation (CG 37, 2009 : Entretien des dépendances vertes en Indre et Loire (37)).
L'objectif de ce projet est d'évaluer la dynamique de la végétation à l'interface bords de route-champ cultivé (et non pas simplement en bords de route) ; en effet la gestion différenciée est accusée par le monde agricole d'augmenter la prolifération d'espèces adventices dans les champs cultivés adjacents, ce qui constitue un obstacle à l'acceptation et à la mise en œuvre de la gestion différenciée par les acteurs locaux.
Afin d'évaluer les mesures de gestion mises en place sur les routes départementales, un projet de recherche a été lancé en 2012 et prendra fin en 2015. Ce projet, intitulé Interactions Routes-Mosaïques Agricole (IRMA, responsable : F. Isselin, UMR CITERES) et financé par la région Centre, porte sur les interactions écologiques entre les bords de routes et les champs. Les objectifs principaux du projet sont d'évaluer les fonctions écologiques des bords de routes, selon le mode de gestion et les éléments du paysage, et de proposer des mesures pour la prise en compte de ces milieux dans les documents d'aménagement (cf. programme DIVA, auquel CITERES, dont F. Di Pietro, prend part avec le projet Erudie). Il s'agit d'évaluer si les bords de route, en fonction de leur mode de gestion, représentent des continuités écologiques au sein d'un paysage cultivé, dans la dimension transversale (interface bords de routes-champs cultivés).