INTERCONNECT

Interconnection d'infrastructures fluviales et biodiversité en co-évolution.

Responsable scientifique

Andreas HUBER
huber@eifer.org
EIFER

Durée de la recherche: 13 mois

Interview/

 Résumé

Rapport final (à venir)

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INTERCONNECT est un projet international-comparatif, inter- et transdisciplinaire, qui vise à analyser l'évolution historique ainsi que les adaptations potentielles de diverses infrastructures (linéaires et non-linéaires) autour du Rhin Supérieur ainsi que du Danube et de son affluent dans la zone frontalière entre l'Autriche et l'Allemagne, avec un regard croisé sur usages humains et enjeux de biodiversité.

Ces fleuves fortement anthropisés sont considérés comme des réseaux d'infrastructures interconnectées, composés d'un cours d'eau aménagé, de canaux artificiels, de centrales hydroélectriques, d'écluses, de routes et lignes ferroviaires traversantes, ainsi que de pistes cyclables le long du fleuve. Ces infrastructures et les usages humains associés ont soutenu le développement économique régional mais ont eu également un impact négatif sur la biodiversité aquatique et terrestre, en marquant notamment des ruptures de continuités écologiques.

La conception des infrastructures comme assemblage d'artefacts liés, organisé en réseaux et nœuds, présente trois avantages. 1) Elle permet de mieux appréhender les interdépendances, les points de friction, mais aussi les dynamiques de renforcement mutuel, entre les diverses infrastructures et les usages liés. 2) Elle permet de mieux comprendre l'évolution de la biodiversité, qui est analysée comme le produit cumulatif des réseaux plutôt que d'une seule infrastructure. 3) Elle permet d'identifier des mesures d'adaptation pour concilier restauration de la biodiversité et maintien des fonctionnalités des infrastructures pour les différents usages humains. Le but final du projet consiste à rechercher ces équilibres, résultant de la convergence entre positionnements partagés parmi les écologues et concertation entre parties prenantes locales.

Partant de cette idée, le projet se propose d'abord d'analyser le développement historique des réseaux d'infrastructures des deux régions et la corrélation avec l'évolution de la biodiversité, examinée au sein de trois compartiments (poissons, forêt alluviale et macro-invertébrés) et évaluée à travers des indicateurs structuraux et fonctionnels, dont certains seront cartographiés. Par la suite, une série d'entretiens avec des parties prenantes locales servira à identifier les pratiques actuelles en termes de gestion et d'usages des infrastructures, les interconnexions entre infrastructures, les synergies et conflits d'usages et les stratégies pour gérer les enjeux de biodiversité.

Ces travaux serviront de base à une deuxième phase plus prospective pour explorer les pistes d'adaptation de ces réseaux d'infrastructures à travers deux processus de concertation, afin de réconcilier différents usages – récréation, mobilité, transport, production d'électricité – et restauration de la biodiversité. D'abord, environ dix écologues seront invités à participer à un « delphi de groupe » pour converger vers les meilleures mesures d'adaptation. Ces éléments alimenteront la concertation avec les parties prenantes, organisée en focus groups, afin d'évaluer les mesures proposées au travers du prisme de compréhension des acteurs détenteurs de différentes expertises d'usage et d'identifier les arbitrages possibles entre usages et enjeux de biodiversité.

Pour conclure le projet, les partenaires compareront les deux cas pour juger de la transmissibilité des résultats. De plus, un guide à destination des acteurs de terrain présentera les résultats majeurs du projet et formulera des recommandations pratiques pour l'adaptation des infrastructures réconciliant au mieux possible usages humains et restauration de la biodiversité.