NATURE-ROUTE
La nature au bord de la route - 2Responsables scientifiques
Grégoire CHELKOFFgregoire.chelkoff@grenoble.archi.fr
Magali PARIS
magali.paris@grenoble.archi.fr
Laboratoire CRESSON - Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble
Durée de la recherche : 36 mois
Interview
/Résumé
Les jardins familiaux constituent jusqu'à présent la seule forme de jardins dans la nébuleuse des jardins collectifs dont le statut est encadré juridiquement. Ce statut affiche une vocation nourricière non marchande mais ne reflète en rien la diversité des situations de gouvernance locale ni la nature des jardins. En matière de gouvernance locale, les chartes ou les règlements (lorsqu'elles ou ils existent) des associations, des bailleurs sociaux ou des communes gestionnaires précisent tout ou partie des "fonctions" non strictement nourricières (ou services "écosystémiques") des jardins.
En milieu urbain, pour penser ces jardins et tout particulièrement ceux situés en bord de voies comme porteurs de services "écosystémiques" et unité paysagère motrice de développement urbain, ce projet se propose de vérifier trois hypothèses :
1) La première concerne l'adéquation entre environnement physicochimique (nuisances sonores et visuelles, qualité de l'air, qualité des sols et des végétaux) et service alimentaire ?
2) La deuxième hypothèse, à laquelle le laboratoire CRESSON et ses partenaires écologues s'est largement intéressée dans le cadre de ITTECOP 2, est la richesse spécifique (faune-flore) et écosystémique de ces espaces de jardins croisée aux chocs d'ambiances (sonores, visuelles, olfactives...) dont ils sont le support ?
3) Enfin, la dernière hypothèse propose de penser ces jardins comme des éléments structurants du paysage urbain à l'échelle située (au sein des jardins) comme à celle du quartier et du territoire.
Le principal objectif de notre proposition est de fournir une aide à la décision pour l'aménagement des terrains de bord de voies principalement routières en jardins collectifs que ce soit dans le cas de projets d'infrastructures neuves ou de requalification d'"autoroutes urbaines" en boulevards urbains.
En effet, faire des jardins collectifs urbains, en contexte de reconversion comme de création d'infrastructures, pourrait-il ainsi constituer une offre de compensation des atteintes à la biodiversité, sachant (cf. recherche ITTECOP La nature au bord de la route : le cas des jardins partagés de l'agglomération grenobloise ) que la cohabitation entre diversité du vivant et activités anthropiques peut parfois fonctionner de manière synergique en fonction des conformations spatiales aux échelles territoriale, de quartier et située. Sans porter sur ces jardins un regard déterministe, il s'agirait de mettre en corrélation disposition spatiale, usages et degrés de pollution.
Et au-delà de la compensation des atteintes à la biodiversité, les territoires jardinés présents aux abords des infrastructures pourraient-ils être considérés comme des aménités pour les habitants qui résident autour des infrastructures comme pour les promeneurs qui viendraient découvrir ces territoires aujourd'hui pour beaucoup considérés comme "hostiles" ?